[R.] BUT SOMETIMES IT HURTS INSTEAD

SOMETIMES IT LASTS IN LOVE BUT SOMETIMES IT HURTS INSTEAD. ☼

L'endroit était pour une fois vide. Personne, pas un chat. Dexter souffla alors de soulagement et se laissa tomber dans le canapé défoncé et rapiécé de la petite pièce du bas. Il se sentait épuisé : éviter Sutton, échapper aux préparatifs, se dérober aux disputes avec Isolde. Un travail usant et prenant, étant donné la taille de l'île ou de la demeure: pas facile de se cacher. Dexter se délecta alors de tout ce calme et de cette solitude. Qu'il était bon de pouvoir être enfin seul.
Il ferma un instant les yeux. Il était bien, heureux. Non pas que ces derniers temps il soit malheureux, mais une tension règnait sur cette île. Ou du moins c'était son impression. Il se leva enfin, attrapa sa guitare et joua. Gratter sur les cordes, fredonner lui permettait de s'échapper. Il la lâcha un instant, sorti un carnet de sa poche, prit un stylo posé sur la vieille table de bois et commença à écrire. Des paroles, des mots, des accords. Rien de bien précis ou organisé, mais quelque chose qui, par la suite, donnerait une vraie chanson. Dexter l'artiste, Dexter le musicien-acteur. Quatre ans auparavant personne ne lui aurait donné un copec' pour "faire l'acteur", à présent il apparait dans le New-Yorker comme l'un des espoirs du cinéma américain.

Dexter se revendique artiste. C'est important pour lui. C'est au moins un tier de sa personne d'après lui; mais Isolde ne comprend pas. Isolde pense juste qu'il n'a pas grandi, que c'est un "sale adolescent dans un corps d'homme qui devrait réfléchir à son comportement". Dexter se sent incompris, d'où sa fuite perpétuelle depuis qu'ils sont sur l'île. Mais le destin, la vie ou Dieu (Dex n'a pas de réel avis tranché là dessus) ne paraissent pas vraiment vouloir le laisser tranquille. La preuve lorsque dehors, il entendit son prénom scandé, ou plutôt hurlé par Isolde. Paniqué, Dexter pensa un instant à partir se cacher, puis finalement il se dit que c'était sans doute le moment de l'affronter, de discuter voire se disputer. Quoique l'idée lui déplaise profondément. Il reste alors assis, lâcha sa guitare, posa le carnet et fixa la porte, faisant un décompte dans sa tête. Cinq, quatre, trois, deux, un: Isolde entra.

Depuis le début d'après-midi je faisais tous les alentour pour le trouver. A croire qu'il me fuyait. J'en avais tellement marre de cette situation. Elle tuait à petit feu notre couple, et cette Sutton, que j'avais vu plusieurs fois près de mon fiancé, n'arrangeait rien à l'histoire. On pourrait dire que je n'avais pas confiance. Faux. J'avais peur et c'était tout. Je ne supportais pas cette fille, elle ne m'aimait pas, du moins c'est ce que je lisais dans son regard. On était donc quitte, mais pas pour monsieur. Je voulais enfin que nos tensions s'apaisent, que tout redevienne comme avant, que ce soit le calme plat pendant un temps, or, c'était comme si je demandais la lune. J'avais donc passé mon début d'après-midi, chaud et ensoleillé à le chercher partout autour de notre lieu de vacances où on allait célébré le mariage d'amis. J'avais beau demandé à n'importe qui s'il avait pas vu mon fiancé, le décrivant par moment, aucun ne l'avait vu dans les parages. J'avais la boule au ventre. J'avais tellement peur de le perdre, et en même temps j'étais tellement en colère du fait qu'il me fuyait. Mon cœur s'allégea quand je vis au loin Sutton qui était avec des amies, et donc pas de Dexter. Si je l'avais surpris avec elle, ma colère aurait fortement doublée. Au lieu de ça, je continuais à le chercher tant bien que mal, et en passant à côté de notre cocon, j'entendais des notes de musiques résonnées. Je m'arrêta d'un coup, portant l'oreille à la cloison. Mes poings se contractèrent et j'étais limite furieuse qu'il préfère resté dans cette chambre plutôt que de se balader dehors. Je n'avais rien contre la musique, mais quand il m'avait dit qu'il emmenait sa guitare pour nos vacances je n'avais pas pu m'empêcher de faire une remarque acerbe. Pour moi c'était clair: nos vacances seraient gâchés.

J'avais appelé son prénom, aucune réponse. Il ne m'avait pas fallu longtemps pour entrer et fermer la porte derrière moi. J'enlevais mon canotier, et mes lunettes de soleil avant de les poser sur une chaise dans un coin d'une pièce. « Je t'aurais cru avec ta chère et délicieuse Sutton. » Fis-je en articulant bien sur les adjectifs. Au ton de ma voix on pouvait déjà comprendre que j'étais en colère, j'étais à la limite de la jalousie. C'était simple il passait plus de temps avec cette fille qu'en ma compagnie et à force on pourrait croire que c'était elle la fiancée, et moi la simple amie. Je le regardais droit dans les yeux en attendant sa réponse. S'il m'ignorait encore une fois, j'exploserais c'était sur et tant pis pour ceux qui entendraient notre dispute, je m'en moquais éperdument du regard des autres. « Après tout, c'est peut-être elle ta fiancée. Tu devrais même lui donner cette bague tiens! » Je levais ma main pour lui pointer du doigt la bague qu'il m'avait offert quelques mois plus tôt. Ces vacances mettaient en péril notre couple, plus que ces derniers mois avaient été difficiles, je me demandais si ce n'était qu'un coup du destin pour nous tester, ou alors si on était réellement fait pour être ensemble.

Elle avait déboulé dans la pièce telle une bombe a retardement. Dexter n’osait plus bouger de son canapé. Il la vit enlever son chapeau et ses lunettes, puis ouvrir la bouche pour lui lancer amèrement « Je t'aurais cru avec ta chère et délicieuse Sutton. » Il souffla d’exaspération. Il comprenait qu’elle puisse être en colère, ou même jalouse, mais pourquoi lui mettre sur le dos si souvent? Après tout, c’était elle qu’il avait demandé en fiançailles, pas Sutton. Il hésita à se lever, toutefois il ne fit rien puisqu’elle était en train de le regarder droit dans les yeux. « Après tout, c'est peut-être elle ta fiancée. Tu devrais même lui donner cette bague tiens! » dit-elle en lui mettant sous le nez la bague de fiançailles qu’il lui avait offert quelques mois plus tôt. Il leva les yeux au ciel. Que lui répondre après une telle scène? « Mais ma Puce, arrêt s’il te plaît.. » dit-il en se levant et en s’approchant d’elle. « Arrête d’être si jalouse et parano... » Il lui passa un main autour des hanches. « Regarde je me suis juste isolé pour composer... » Il faisait d’énormes efforts pour ne pas s’énerver, parce que la jalousie intempestive de Isolde le rendait malade. Lui même était un grand jaloux, ce qu’il ne reconnaitrait jamais d’ailleurs, qui détestait quand un type s’approchait d’un peu trop près de Isolde. Mais lorsque c’était elle à propos de Sutton il trouvait ça puéril et idiot: après tout Sutton et lui n’étaient que des amis très proches.

Il l’embrassa rapidement sur les lèvres, repartit vers le canapé et attrapa sa guitare. « Pitié Isolde... Ca devient réellement ridicule ton obsession pour cette fille. Tu as quel âge?! Sutton est juste une amie très proche » répliqua t-il froidement pour finir, prêt à partir. Mais il sut, dès que ses mots eurent dépassés ses lèvres que ça n’allait pas se finir de sitôt. La guerre était déclarée, et cela parce qu’il n’avait pas pu faire le dos rond. Il se prépara donc à la contre attaque d’Isolde, se retournant vers elle, le visage déjà fermé.



HJ - désolé, réponse tout pourrie j'ai honte

Paranoïaque. Voilà ce qu'il venait de dire me concernant et j'en restais à la limite: bouche bée. C'était la première fois qu'il me qualifiait ainsi, et je peux vous dire que je n'appréciais pas du tout. Comment ne pas être paranoïaque avec une fille comme Sutton près de Dexter? C'était le genre de séductrice à qui on mettait dix sur dix rien que pour son physique. Je me disais que je n'avais rien à lui envier, et pourtant... Quand j'avais aperçu une ou deux fois Dexter rire en sa compagnie j'avais ressenti une jalousie maladive: mon fiancé et moi nous n'avions plus rit comme ça depuis longtemps. J'avais les poings serrés et il avait beau essayé de me calmer, passant même ses mains autour de mes hanches, j'avais toujours une envie de meurtre envers Sutton. Je la détestais cette fille, je la haïssais. « Je suis aussi paranoïaque quand je te vois avec Sutton rire aux éclats et avoir un regard plein de tendresse pour elle? Ou alors en fait c'est ton sosie qui est en sa compagnie? Ne te moque pas de moi, je suis bien plus maligne que tu ne le crois. » J'avais froncé un sourcil. Je ne voulais pas que mon couple parte en dérive, mais je ne pouvais pas rester les bras croisés et laisser une fille chiper mon futur époux. Il était pourtant rare que je fasse des crises quand une fille llui parlait, or, ici je me sentais terriblement impuissante face à tout ce qui se passait. Je ne me sentais pas à mon aise ici, sans doute car ce n'était pas comme un mariage habituel: on ne restait pas pour les vacances habituellement. Juste pour composer? J'en avais marre de cette guitare, à croire qu'à force il était marié avec. « On pourrait sortir tous les deux non? Tu pourrais composer plus tard... » Je fis une légère moue, espérant l'amadouer un peu, laissant nos querelles du côté. Après tout cela pourrait nous faire du bien de mettre nos différents de côté pendant quelques heures.

Or, c'était loin d'être gagné quand le prénom de Sutton revint au tapis. Il avait déposé un baiser sur mes lèvres, rapide, mais c'était toujours ça de pris. J'avais même eu un petit sourire. Sourire, qui s'effaça rapidement quand le sujet Sutton revint sur le tapis. Mes sourcils s'étaient froncés de nouveau et je restais statique dans la pièce, ne bougeant pas d'un pouce. « Ridicule? » j'eus un léger sourire avant de reprendre: « Oh, alors cela ne te dérangerait pas qu'un homme me fasse pareil? Les yeux doux, les petits sourires et les petits gestes tout tendre? Donc, je vais tenter ça ce soir, tu ne m'en voudras pas n'est-ce pas chéri? » Fis-je en accentuant bien le dernier mot. Oui on aurait dit une véritable gamine avec aucune maturité et pourtant je trouvais ça jouissif de pouvoir lui montrer ce que ça me faisait de le voir en train d'être tout mielleux envers Sutton. « Une amie très très très proche en effet. Limite parasite non? » Je savais que cette dernière phrase allait déclencher une dispute et je m'en contrefichais. Après tout s'il le prenait mal, c'est qu'il tenait énormément à elle non?

Isolde était vraiment fâchée pour le coup. Et Dexter ne savait pas tellement comment réagir. Alors il faisait l'enfant pris la main dans le sac, la tête basse à fixer ses pieds alors qu'elle s'énervait contre lui. « Je suis aussi paranoïaque quand je te vois avec Sutton rire aux éclats et avoir un regard plein de tendresse pour elle? Ou alors en fait c'est ton sosie qui est en sa compagnie? Ne te moque pas de moi, je suis bien plus maligne que tu ne le crois. » Il aurait voulu répliquer, lui dire qu'elle se trompait, hélas elle avait raison. Dexter était régulièrement avec Sutton seul et s'amusait étrangement plus qu'avec sa fiancée. Il serrait les poings alors qu'elle lui faisait une crise ce qui avait le don de l'énerver. Toutefois il ne pouvait rien lui répondre étant le premier coupable.

« On pourrait sortir tous les deux non? Tu pourrais composer plus tard... » Elle s'était soudain radoucit. Dexter leva alors enfin ses yeux vers elle. Isolde affichait cette moue adorable qui ne pouvait que l'amadouer. Même si le jeune homme avait véritablement envie d'écrire et de composer il renonça assez vite à marchander. Après tout, elle avait l'air prête à se réconcilier avec lui. Alors Dexter lui sourit, d'un sourire franc, sincère et hocha la tête pour signifier à sa fiancée son envie de se balader avec elle. Mais alors qu'il s'apprêtait à la suivre, il avait remis la crise sur le tapis comme un con.

« Pitié Isolde... Ca devient réellement ridicule ton obsession pour cette fille. Tu as quel âge?! Sutton est juste une amie très proche » Le visage de Isolde se ferma à nouveau. La colère pouvait se lire sur ses traits. Elle ne bougeait plus et lança un hargneux: « Ridicule? » Dexter recula, la fixant un peu perdu. Il n'avait pas pris conscience de l'ampleur des mots qu'il venait de dire. « Oh, alors cela ne te dérangerait pas qu'un homme me fasse pareil? Les yeux doux, les petits sourires et les petits gestes tout tendre? Donc, je vais tenter ça ce soir, tu ne m'en voudras pas n'est-ce pas chéri? » Un frisson parcourut son échine. S'en était trop pour lui. Mais il n’eut pas le temps de dire quoique se soit qu’elle ajouta : « Une amie très très très proche en effet. Limite parasite non? » Il déglutit et se lança. « Mais fais toi plaisir, moi j’ai rendez vous dans la chambre de Sutton » répondit-il froidement, le regard noir. Il ne bougea pas, restant planté devant elle, prêt à lancer des piques plus sournoises les unes que les autres. « Bah que veux-tu Isolde, c’est ma maîtresse elle fait donc comme elle peut pour trouver sa place entre nous Chérie. » Son visage ne trahissait aucune émotion, et sa voix implacable aurait fait peur à n’importe qui, mais Isolde le connaissait. « Et je connais bien d’autres parasites plus tenaces et plus envahissants...»  ajouta t-il en se tournant et en empoignant sa guitare. Sutton faisait parti de ses meilleures amies, et si Isolde ne comprenait pas, c’est qu’elle ne LE comprenait pas, point.